Last modified: 2022-10-18
Abstract
Problématique : Entre 2000 et 2016, la prévalence de la polypharmacie est passée de 62,0 % à 72,8 % chez les Québécois de plus de 65 ans. La polypharmacie représente ainsi une problématique de santé publique et est un facteur de risque de chute.
Objectifs : Décrire le profil des personnes âgées en ce qui concerne la polypharmacie et l'association avec le risque de chute.
Méthodologie : À partir d'un plan d'étude rétrospectif (2018-2020), 127 dossiers ont été compilés et analysés de manière descriptive afin de déterminer le profil de ces usagers et les associations possibles quant à la quantité et au type de médicaments, incluant notamment les fréquences, les moyennes, et, lorsque nécessaire, une analyse statistique en utilisant le logiciel SPSS® version 28. Pour déterminer la signifiance, l’alpha a été établi à 0,05.
Résultats : L’échantillon de participants (n=127) comporte 63 hommes et 64 femmes, ayant un âge moyen de 80,11 ± 7,52 ans. Il y a une plus grande proportion d’usagers âgés entre 76 et 85 ans (47,2% de l’échantillon) et 42,1% ont fait deux chutes ou plus en 12 mois. Pour ce qui est des diagnostics cliniques, ils ont été diversifiés chez les usagers, les accidents vasculaires cérébraux, la maladie de Parkinson et les troubles neurocognitifs étant plus fréquents. En ce qui concerne le nombre de médicaments, 66,7% prenaient 1 à 3 médicaments, 30,0% 4 médicaments et 3,3% 5 médicaments ou plus. Parmi les types de médicaments, les plus fréquentes étaient : antidépresseur (35,0%) et produits naturels (35,0%); anti-douleurs (20,0%); anxiolytiques (18,0%) et sédatifs (13,0%). Des associations significatives ont été trouvées entre deux chutes ou plus et l'utilisation de d'anxiolytiques (p=0,04) et sédatifs (p=0,04).
Discussion : Cette analyse préliminaire démontre que le profil des utilisateurs présente un risque élevé de chutes, puisque des études montrent que les facteurs de risque les plus associés aux chutes sont les suivants : âge avancé (80 ans et plus), sexe féminin, antécédents de chutes, troubles cognitifs, maladie de Parkinson, sédatifs, hypnotiques, anxiolytiques et polypharmacie, en plus l’immobilité, la faible condition physique, la faiblesse musculaire des membres inférieurs, la diminution de la force de préhension, la perte d'équilibre et la démarche lente avec petits pas.
Perspectives : L'étape suivante est une poursuite par une étude d'observation, où des données spécifiques sur le dosage des médicaments, le temps de médication pour le calcul de l'indice de charge des médicaments, seront collectées.
Mots clés : vieillissement, personnes âgées, polypharmacie, risque des chutes