Objectif: L'omoplate joue un rôle très important en tant que lien entre le tronc et le bras en transférant la force et la stabilité. Certains auteurs ont rapporté que la dyskinésie scapulaire représente un risque de douleur à l'épaule et au cou. Mais aucun auteur ne s’intéresse à la relation entre la dyskinésie scapulaire et les pathologies du bras ou de l’avant-bras. Le but de cette étude était d’étudier la présence de dyskinésie scapulaire dans une population de patients atteints d’épicondylite.

Méthode: Nous avons effectué une étude d'observation de 54 patients atteints d'épicondylalgie latérale évoluant depuis au moins 6 mois et résistants au traitement conservateur. Nous avons exclu les patients présentant une pathologie connue de l'épaule. Nous avons observé la cinématique scapulaire selon la classification de Kibler. Nous avons également noté les signes associés de dyskinésie scapulaire: diminution de la rotation interne, douleur du petit pectoral et la contracture du faisceau supérieur du trapèze.

Résultats: 38 patients (70,3%) ont présenté une dyskinésie scapulaire. Il s’agissait de 20 de type 1 et 18 de type 2 selon la classification de Kibler. La rotation interne du côté pathologique était de 41.35° (0-90) et de 59.25 ° (10-90) du côté sain (p = 2.17x10-7). 40 patients (74.1%) ont eu une contraction douloureuse du petit pectoral et 36 patients (66.6%) ont eu une douleur de faisceau supérieur du trapèze. 25 patients (46.3%) ont présenté à la fois une contraction douloureuse du petit pectoral et une douleur de la partie supérieure du trapèze.

Conclusion: Nous trouvons ainsi une corrélation entre la dyskinésie scapulaire et l'épicondylalgie latérale confirmant que la dyskinésie accompagne une rupture de la chaîne cinétique et une décompensation également de pathologies du coude.